STRESS, SOUTIEN SOCIAL ET STRATÉGIES DE COPING

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STRESS, SOUTIEN SOCIAL ET STRATÉGIES DE COPING : QUELLE INFLUENCE SUR LE SENTIMENT DE COMPÉTENCE PARENTAL DES MÈRES PRIMIPARES ?

proformed formation médicale sage femme

 

À l’occasion de nos formations destinées aux SAGES FEMMES, nous avons décidé de vous parler aujourd’hui du stress, soutien social des futurs mamans et des stratégies de coping.

 

Source : Chantal Razurel, Huguette Desmet, Catherine Sellenet
Association de recherche en soins infirmiers (ARSI) | « Recherche en soins infirmiers »

 

Résumé

Le présent article interroge, à l’aide d’entretiens semi-directifs et compréhensifs les changements de vie liés à la naissance d’un premier enfant, chez des mères primipares à six semaines post-partum. La naissance d’un enfant nécessite des ajustements émotionnels, comportementaux et cognitifs de la part des mères. Nous posons l’hypothèse qu’une difficulté d’adaptation dans ces différents champs peut entrainer une baisse du sentiment de compétence et une détérioration de la santé émotionnelle de la mère et des relations mère-enfant.

Cette recherche analyse les représentations des mères, précise les dimensions stressantes de la maternalité, et décline les stratégies de coping mises en place par les mères.
Secondairement, cet article interroge l’impact du réseau social des mères dans l’atténuation des effets du stress, et plus particulièrement la part prise par les sages-femmes lors de leurs interventions. La recherche montre que tous les événements qualifiés de stressants n’ont pas les mêmes répercussions sur le sentiment de compétence. Ce sont les événements liés à l’allaitement et aux pleurs du bébé qui semblent avoir le plus d’impact.

De même, nous relevons que le soutien social professionnel peut avoir une forte influence sur le sentiment de compétence des mères.

Il semble également indispensable de tenir compte des différents types de soutien et de la valeur donnée à la personne responsable de ce soutien. La recherche montre les liens complexes qui existent entre stress, soutien social et stratégies de coping et débouche sur un modèle transactionnel complexe.

 

Introduction

La naissance d’un enfant est un événement merveilleux dans la vie d’une femme et pour le couple. Néanmoins, au-delà de cette vision idéalisée véhiculée par la  société, on constate que les grands bouleversements entrainés par la naissance d’un enfant nécessitent de nombreuses adaptations qui peuvent entrainer quelques difficultés chez la mère.

Cette période de transition vers la parentalité peut être ressentie comme stressante et peut, dans certains cas, entrainer des dysfonctionnements plus ou moins importants (Czarnocka & Slade, 2000 ; Forman et al., 2000 ; Soet et al., 2003).

Pour aider les mères dans ce passage délicat, les professionnels de la santé vont développer des actions d’accompagnement et d’éducation. Mais on peut se demander si cet accompagnement est pertinent et efficace et s’il correspond aux besoins des mères? Optimise-t-il la construction de la parentalité et le sentiment de compétence des mères ?

L’appréciation qui nous semble être la plus proche de la réalité est celle faite par les mères. Cette appréciation reste subjective, mais c’est bien cette subjectivité qui nous intéresse, dans la construction du sentiment de compétence parentale.

 

Objectif

L’objectif de cette recherche est de mettre en évidence les liens entre le stress perçu, le soutien social perçu et les stratégies de coping avec le sentiment de  compétence des mères primipares.

 

Cadre théorique

Le stress perçu

Les événements liés à la naissance peuvent être à l’origine d’un stress important, pouvant entraîner des troubles chez la mère (Bastien et al., 1999 ; Faisal-Cury et al, 2004 ; Good et al, 1990 ; Wijma et al., 1997). Le stress est défini comme une situation nécessitant une adaptation.

Lazarus et Folkmann définissent le stress comme « une transaction particulière entre l’individu et l’environnement dans laquelle la situation est évaluée par l’individu comme taxant ou excédant ses ressources et menaçant son bien-être ». Selon eux, le stress n’est ni un stimulus ni une réponse, mais un processus dynamique, singulier (une transaction), élaboré activement par un individu confronté à une situation menaçante. Dans cette transaction, le soutien social peut intercéder et jouer un rôle.

 

Le soutien social

Ces dernières décennies, le contexte social de la naissance a évolué. Les familles sont de plus en plus dispersées, ce qui entraîne une reconfiguration des repères familiaux traditionnels. En outre, on constate une diversification des réseaux d’information et de soutien à disposition des femmes. Enfin, les séjours hospitaliers post-nataux se sont considérablement raccourcis. Quelles sont alors les ressources sociales disponibles pour les femmes ? L’accompagnement professionnel est-il en adéquation avec les besoins des femmes dans la période post-natale ? Concernant le concept de soutien social, on distingue le réseau social (le nombre de personnes), le soutien social reçu (soutien effectif) et le soutien social perçu (la perception subjective de ce soutien) (Sarason et al., 1987 ; Bruchon-Schweitzer, 2002 ; Barrera, 1986). La classification la plus connue est celle de House (1981) qui décrit quatre types de soutien : le soutien émotionnel (exprimer à une personne les affects positifs que l’on a à son égard, la rassurer, la réconforter,…), le soutien informatif (conseils, suggestions, apport de connaissances,…), le soutien d’estime (rassurer une personne sur ses compétences, sa valeur, renforcer son estime d’elle-même,…) et le soutien instrumental (aide effective, prêt d’argent, de matériel,…).

Certaines études, comme celle de Glazier et al. (2004) menée sur 2 052 mères canadiennes, montrent l’effet médiateur du soutien social (partenaire, famille, amis) qui atténue significativement l’effet du stress sur la détresse et les symptômes anxio-dépressifs des mères pendant la grossesse. Ces études montrent qu’un soutien social perçu comme positif (satisfaction) a des  effets bénéfiques significatifs sur le bien-être ultérieur de la mère et celui de l’enfant (Collins et al., 1993 ; Tarkka & Paunonen, 1996 ; Terry et al., 1996). L’étude menée par Collins et al. (1993) auprès de 123 femmes a montré que si le soutien social et le réseau social diminuent le risque de DPN, un soutien social perçu  comme satisfaisant a un effet protecteur beaucoup plus important que la seule présence d’un réseau social. Inversement, Caron et Guay, (2005) rapportent que des interactions sociales négatives avec les membres de l’entourage peuvent exacerber les problèmes de santé mentale. Enfin l’étude de Kessler et al. (1997) montre que des interactions sociales négatives avec l’entourage sont significativement associées avec la présence d’épisodes d’anxiété et de dépression dans la période post-natale.

 

Les stratégies de coping

Pour faire face aux différents événements, la personne va mettre en place des stratégies (coping) (Chabrol & Callahan, 2004). Le coping permet, soit de modifier le problème (le résoudre, le réduire, le différer), soit de se modifier soi-même (réguler ses affects, ses cognitions, son état physiologique). Les études menées sur les stratégies de coping déployées par les parents, en réponse aux changements engendrés par la naissance d’un enfant sont relativement rares. La littérature semble montrer que les stratégies centrées sur le problème sont plus adéquates et permettent une meilleure adaptation aux situations rencontrées, alors que les stratégies d’évitement favoriseraient les symptômes dépressifs (Faisal-Cury et al., 2004, Van Bussel et al., 2009, Honey et al., 2003). Ces stratégies vont permettre aux mères de faire face aux différents événements de la naissance de manière plus ou moins efficace et peuvent influencer leur sentiment de compétence. Néanmoins aucune littérature n’a mis en évidence un lien entre les différentes stratégies et le sentiment de compétence des mères.

 

Le sentiment de compétence parentale

Le sentiment de compétence a été développé par Bandura (1977) sous le terme de sentiment d’auto-efficacité. Le sentiment d’efficacité personnelle (SEP) est un concept multidimensionnel. En effet, il tient compte des exigences de la tâche et des capacités de l’individu. Le sentiment d’auto-efficacité (self-efficacy) est la perception qu’a l’individu de ses capacités vis-à-vis d’une tâche déterminée et définie. Le sentiment de compétence peut être influencé par le contexte, ainsi que par la disponibilité d’un soutien social et son adéquation. Pourtant, ce sont surtout les exigences que se donne l’individu et la hauteur des attentes qui influencent l’évaluation de celui-ci. Si la barre n’est pas fixée au bon niveau, les risques de déception ou d’insatisfaction augmentent (Simon & Tardif, 2006).

De plus, les contraintes de l’environnement ou le manque de ressources peuvent agir sur les croyances d’efficacité personnelle. Selon Bandura, ces croyances se modifient tout au long de la vie à partir des expériences vécues (quand on a l’habitude de réussir quelque chose, on se pense capable de le réussir encore), des modèles de référence, du feed-back de personnes significatives, et de l’état physiologique et émotionnel de la personne.

Le sentiment de compétence parental est donc le sentiment d’auto-efficacité perçu par les parents vis-à-vis de leur rôle de parent. Ce n’est donc pas une évaluation des compétences parentales mais bien une perception subjective ressentie par les parents. En effet dans la construction de la parentalité il existe une part de subjectivité de l’expérience qui est très importante (Sellenet, 2007) et c’est ce qu’on peut nommer le sentiment de compétence parentale.

Le sentiment de compétence est une dimension très importante dans notre problématique et des recherches ont montré son lien étroit avec la santé psychique de la mère et avec l’adaptation à la parentalité (Williams et al., 1987). Certaines études ont montré un lien entre la perception de l’efficacité parentale dans la période postnatale précoce et la confiance de l’exercice du parentage dans le post-partum à plus long terme (DeMontigny & Lacharité, 2002 ; Reece & Harkless, 1998).

D’autres études ont montré qu’il y avait une forte corrélation entre un faible sentiment d’efficacité parentale et la dépression maternelle (Cutrona & Troutman, 1986 ; Halpern & McLean, 1997 ; Howell et al., 2006 ; O’Neil et al., 2009 ; Gross et al., 1994). Par ailleurs, le faible sentiment d’efficacité parentale est également corrélé avec une mauvaise qualité des relations mères-enfant et avec des relations conjugales conflictuelles (Olioff & Aboud, 1991 ; Gross et al., 1994 ; Teti & Gelfand, 1991). On remarque également que la dépression post-partum n’a de conséquences sur les soins à l’enfant que si l’efficacité parentale est faible (Teti & Gelfand, 1991). Inversement, des études ont montré qu’un fort sentiment d’efficacité parentale constitue un facteur protecteur vis-à-vis du développement de la dépression et de l’anxiété du post-partum (Keeton et al., 2008 ; Olioff & Aboud, 1991).

À la lumière de ces données, on peut se demander comment les femmes font face aux événements liés à la naissance, quelles ressources elles mobilisent et quelles sont les conséquences sur le sentiment de compétence parentale des mères.

 

 

Méthode

Démarche

La démarche choisie pour répondre à ces questions, est exploratoire et qualitative. La littérature n’offrant pas suffisamment d’éléments pour comprendre les  phénomènes et pour utiliser des grilles ou des questionnaires préétablis, seule une approche qualitative peut rendre compte des perceptions des mères.

 

Outils

L’investigation s’est faite sur la base d’entretiens semi-directifs (Murray and Chamberlain, 1999; Demazière and Dubar, 1997) et compréhensifs (Kaufmann, 1996), auprès de 30 mères primipares. Les entretiens ont duré environ une heure. Ils ont été enregistrés et retranscrits textuellement.

Les entretiens semi-dirigés ont été menés sur la base d’un guide d’entretien ouvert. Les questions ciblaient :
– les événements stressants perçus par les femmes dans le post-partum,
– le soutien social perçu par les mères,
– la manière dont les mères avaient fait face aux événements,
– le sentiment de compétence des mères.

 

Moment d’investigation

Ils ont été menés à 6 semaines après la naissance (pour être loin à la fois de la période du baby blues et de la zone critique de la DPN2, prévalence estimée à 3 mois post-partum selon la littérature).

 

Taille d’échantillon

Notre échantillon a été de 30 mères. Nous nous sommes basé sur le critère de saturation des données pour définir la taille de notre échantillon actuel. La saturation des données correspond au nombre de données à partir duquel il n’y a plus de nouveaux éléments qui émergent. Il est utilisé pour valider les méthodes qualitatives (Mucchielli, 1994 ; Bertaux, 1980).

 

Critères d’inclusion

Ces entretiens ont été menés auprès de mères primipares ayant accouché à Genève à terme, sans pathologie prénatale ayant entraîné une hospitalisation.
Ces mères parlaient français couramment.

 

Description de l’échantillon

L’âge moyen des femmes de l’échantillon est de 31 ans (20 ans à 40 ans). 58,3% ont accouché par voie basse spontanée, 18,4% par voie basse instrumentée et 23,3% par césarienne. 80% des mères ont suivi une préparation à la naissance (PAN). Le taux d’allaitement maternel est de 98%.
La durée moyenne de séjour hospitalier dans le post-partum est de 4 jours. Nous pouvons également noter que 90 % des femmes ont bénéficié de visites à domicile dans le post-partum. C’est la catégorie « employés et cadres intermédiaires » qui est la plus représentée dans notre échantillon. La majorité des femmes vit en couple (97%). La nationalité Suisse est la plus représentée (47%).

Nous pouvons relever que le contexte socioprofessionnel, culturel et familial de notre échantillon sélectionne une population plutôt favorisée ce qui amène une limite aux résultats qui vont suivre.

 

Analyse des données

L’analyse de contenu de ces entretiens s’est construite à partir d’un arbre catégoriel défini par les concepts posés dans le cadre théorique (Flick, 2006) :
– les événements stressants qui ont été caractérisés comme tels lorsque les mères les citaient comme étant marquants, en disant par exemple : « ça m’a inquiété », « ça m’a stressé »…,
– le soutien social a été subdivisé en source et en type. Concernant la préparation à la naissance nous avons utilisé les fondements du processus éducatif de Pourtois et Desmet (2007) pour catégoriser les différentes dimensions (affective, cognitive, sociale, idéologique),
– les stratégies de coping,
– le sentiment de compétence a été caractérisé par les expressions « je ne me sentais pas à la hauteur », « J’étais à l’aise pour m’occuper du bébé », « je reconnaissais ses pleurs »….

 

Éthique

Le protocole de recherche a été soumis à la commission d’éthique médicale des Hôpitaux universitaires de Genève et a été accepté sans réserve.

 

 

Principaux Résultats

Événements stressants et sentiment de compétence

On relève que les femmes sont confrontées à de nombreux événements stressants et que le stress occasionné, a des répercussions sur le sentiment de compétence des mères.

Les principaux événements stressants lors de l’hospitalisation post-partum sont : Les interactions avec le personnel soignant, l’allaitement et les conditions d’hospitalisation.

Lors du post-partum à domicile, les événements les plus cités sont :
   * l’allaitement : on remarque que l’allaitement est un véritable indicateur de la « bonne mère » comme le montre ce témoignage : « Je me sentais mal de n’être pas capable de produire assez de lait et de le satisfaire. Oui, comme un échec. Je n’étais pas capable de…. Alors je me disais, est-ce que je vais être capable en général de m’en occuper. Le fait que je ne puisse pas allaiter ça me questionnait sur est-ce que je serai capable après aussi de prendre en charge cet enfant.
Est-ce que notre relation sera suffisante ? Tout ça, je l’ai mis en connexion avec mon allaitement. ». Une des caractéristiques majeures est la douleur lors de la tétée comme en témoigne l’entretien suivant : « quand je lui donnais le sein, J’avais envie de hurler tellement j’avais mal ».
   * l’organisation des tâches ménagères : qui entraine une fatigue importante,
   * le rythme et les pleurs de l’enfant : qui, dans certains cas, se trouvent confrontés aux normes sociales : « je trouve qu’il y a une sacrée pression sur la mère. Le jugement des autres est très fort et je ne crois pas que j’ai pas encore dépassé ça. Par exemple, concernant les pleurs, ça m’inquiète pour le voisin…
Je pense encore beaucoup trop à ce qu’on va penser si elle pleure dans le bus ou des trucs comme ça. Je trouve qu’on devrait non seulement le répéter à la mère mais aussi en parler plus dans notre société et dire que ce n’est pas facile. Et que les bébés, ils s’expriment comme ça et c’est pas qu’on est une mauvaise mère. Parce que moi j’ai toujours l’impression qu’on me considère comme une mauvaise mère si elle pleure et ça c’est très très fort ».

On observe que certains éléments influencent la perception des événements tels que :
– les représentations sociales : « J’avais certainement un peu idéalisé mais pour moi c’est comme cela que ça devait se passer […] On croit que ça se fait tout seul, que c’est naturel. Mais ce n’est pas vrai. ».
– le projet de naissance : on remarque en particulier que lorsque les mères sont confrontées à un écart entre leur idéal et la réalité, le sentiment de compétence des mères diminue : « Je ne m’étais pas imaginée les choses comme cela, pour moi ce n’était pas normal. C’était une catastrophe. ».
On remarque que ce sont surtout l’allaitement maternel et les pleurs de l’enfant qui semblent avoir le plus d’impact sur le sentiment de compétence comme le montrent les entretiens suivants : « je me disais : si mon enfant pleure que va-t-on penser de moi ? Est-ce qu’on va penser que je suis une mauvaise mère ? » ; « Je n’étais pas sûre de moi ; je ne connaissais rien ; je ne savais pas s’il y avait assez de lait ; je ne me sentais pas une maman à la hauteur. ». Ce dernier entretien nous montre que ce sont les événements sur lesquels les mères ont l’impression d’avoir le moins de contrôle qui entrainent une baisse du sentiment de compétence.

 

Soutien social et sentiment de compétence

La préparation à la naissance :

Des transferts de savoirs non synchrones vis-à-vis des préoccupations des mères

Concernant la préparation à la naissance (PAN), on constate que les connaissances sont peu mobilisées pour faire face aux différents événements auxquels les mères sont confrontées. Les mères disent ne pas avoir retenu les informations concernant le post-partum, comme l’allaitement maternel et les soins à l’enfant lors des séances de préparation à la naissance car c’était trop éloigné de leurs préoccupations à ce moment là : « Pour l’allaitement la sage-femme a expliqué et elle a montré aussi les positions mais je ne me souviens même pas parce qu’à ce moment là c’était pas ma préoccupation. Après au moment de le faire je ne savais plus. ».

Globalement les mères ont du mal à se projeter dans le futur, elles sont focalisées sur l’événement à venir : à savoir l’accouchement. Et d’ailleurs pour la majorité des femmes, les motivations pour suivre les séances de PAN sont essentiellement orientées vers l’accouchement.

Une information scientifique claire et partagée

Les femmes attendent des informations scientifiques claires et partagées et non pas des propos idéologiques et individuels : « Moi je ne voulais pas des conseils personnels, je voulais avoir des conseils basés sur les dernières études scientifiques. ». De manière générale, lorsque les femmes perçoivent des propos idéologiques de la part des sages-femmes elles le vivent très mal car elles n’attendent pas ce positionnement.

Par contre lorsque les propos sont clairs et ciblés les femmes sont rassurées : « Ces cours m’ont beaucoup rassuré. On nous a bien expliqué les choses, clairement. C’était vraiment bien. » ; « La sage-femme m’avait expliqué comment le bébé passerait pour un accouchement par voie basse. Ça m’a permis de visualiser et ça m’a rassuré. ».

Il semble que la PAN a des effets sur la perception des événements voire sur l’anxiété, et donc indirectement sur le sentiment de compétence.

Une occasion de partage social

La dimension sociale est également un axe très important dans la PAN. Les femmes apprécient de se retrouver entre couples (surtout si les autres couples ont un contexte similaire) mais également de partager ce moment avec leur compagnon.

 

Les différents types de soutien et la période concernée

Soutien émotionnel et d’estime

Dans le post-partum précoce les mères apprécient particulièrement le soutien émotionnel et le soutien d’estime car elles ont un besoin d’être sécurisées et valorisées à ce moment-là comme les entretiens suivants peuvent l’illustrer : « J’avais l’impression d’être seule. J’aurais aimé qu’il y ait quelqu’un qui me dise : c’est bien. » ; « C’était le 3° jour post-partum, j’étais très triste et j’ai dit à une soignante : mais pourtant j’ai l’impression que je la nourris bien. Et elle m’a dit : c’est votre enfant, marchez au feeling. Et alors j’ai pu enfin décompresser et me laisser aller. ».

Soutien matériel

Le soutien matériel est très important en particulier dans le post-partum à domicile et il est surtout attendu de la part des proches. En effet les mères se sentent débordées vis-à-vis des tâches ménagères à concilier avec les soins à l’enfant. Elles ressentent alors une immense fatigue proche de l’épuisement : « J’ai eu peur parce que j’ai failli tomber par terre tellement j’étais fatiguée ». Le soutien du compagnon est alors essentielle : « Heureusement que mon ami m’aidait les nuits parce que sinon je serais morte ».

Un soutien informatif cohérent et ouvert

Les femmes mettent également en avant l’importance d’avoir des informations cohérentes. En effet lorsque les propos sont contradictoires les mères sont très déstabilisées et on observe une baisse du sentiment de compétence : « Au sujet de l’allaitement les sages-femmes avaient des réponses très différentes. Et moi je ne savais rien. En fait je pensais que je savais des choses mais non en réalité, et encore moins avec ces conseils différents. On se sent très seule et démunie. ». De plus les mères attendent une information ouverte. Lorsque celle-ci est directive et voire normative cela entraine, là encore, une baisse du sentiment de compétence : « J’étais vraiment étonnée de voir comme les conseils étaient rigides ; c’était comme ça qu’il fallait faire et pas autrement, surtout pour l’allaitement. On ne pouvait même pas envisager autre chose sinon c’était presque comme si on était une mauvaise mère. ».

 

Le soutien personnel

Le père de l’enfant :
Le soutien du compagnon est essentiel pour les femmes, pourtant ce soutien n’est pas toujours perçu comme satisfaisant et notre recherche ne semble pas montrer d’effet de ce soutien sur le sentiment de compétence. En effet, on observe que le compagnon, lui-même au prise avec sa propre paternalité, s’avère en difficulté pour apporter un soutien efficace : « Mon mari, il me supportait beaucoup, mais ça causait du stress dans la relation, parce qu’il ne pouvait pas m’aider parce que, lui aussi, était stressé. Émotionnellement j’avais besoin de quelque chose et il ne pouvait pas me le donner. Je trouvais que c’étaient des circonstances qui étaient mauvaises et on n’y pouvait rien. ».

Les autres femmes :
Les expériences des autres femmes forment un système de référence pour la majorité des mères interrogées. L’expérience de leur propre mère est certes importante, mais les femmes rencontrées insistent très souvent sur les modifications du contexte.
De ce fait, elles peuvent difficilement se comparer à leur mère et la comparaison reste partielle. Les jeunes mères évoquent les autres femmes qu’elles ont rencontrées et en particulier leur voisine de chambre lors de l’hospitalisation post-partum. On peut noter que les perceptions vis-à-vis des autres femmes, sont mitigées car, si celles-ci ne rencontrent pas les mêmes difficultés, les jeunes mères peuvent se sentir disqualifiées et leur sentiment de compétence est alors fortement abaissé : « Quand je voyais ma voisine de chambre, le bébé était calme. Elle allaitait et le bébé s’endormait. Alors que le mien pas du tout, et je pensais : qu’est-ce qui se passe avec moi ? Parce que ma voisine ça allait tout seul. ».

C’est comme si les mères se mettaient dans une logique de compétition plutôt qu’une logique d’apprentissage et de partage d’expérience.

 

Le rôle des Sages-femmes

Sages-femmes et savoirs
On constate que les sages-femmes sont des personnes importantes pour les mères. Les mères considèrent que ce sont les personnes qui détiennent le savoir.
C’est ainsi qu’une femme s’exprime : « je n’y connaissais rien pour l’alimentation de mon bébé. C’était, elles [les sages-femmes], qui connaissaient ».

Une personne de référence

Les jeunes mères attendent l’avis des sages-femmes voire leur accord vis-à-vis des décisions qu’elles prennent, surtout lorsque ces décisions sont en contradiction avec le projet de départ : « Pour moi c’était très difficile de prendre la décision d’arrêter d’allaiter. Mais bon j’ai le soutien de mon mari et de la sage-femme, ça c’est important car c’est la seule personne professionnelle, la personne de référence qu’on a. ».

En cas de difficultés venant à l’encontre de l’idéal initial, les femmes relèvent la nécessité de réévaluer le projet de départ avec l’aide de la sage-femme. Elles reconnaissent qu’elles sont alors submergées par les émotions et des sentiments contradictoires. A ce moment là, la médiation des sages-femmes et la discussion pour permettre une prise de décision éclairée5, semblent des éléments essentiels pour permettre aux femmes de se distancier et d’évaluer sereinement la situation.

Attente d’un feed-back positif

On relève que les mères vivent très mal le fait d’être jugées ou infantilisées, les femmes sont alors blessées. Le feed-back des sages-femmes a un impact très important sur les femmes : si le feed-back est négatif on observe une baisse du sentiment de compétence « Le bébé n’avait pas encore tété alors j’ai voulu lui donner à manger et la sage-femme elle m’a dit : ah! mais vous ne voyez pas qu’il a envie de dormir, laissez le tranquille ! Et du coup, je me suis pris une claque, je n’osais plus rien faire c’était affreux ! ».

On voit bien ici toute la subtilité de l’accompagnement se situant entre guider en amenant les éléments pertinents et permettant la prise de décision avec toute la distance requise et le risque d’abus de pouvoir en situant le soignant comme la personne qui sait et donc qui décide à la place de la femme.

Une relation affective

Dans la période du post-partum à domicile, on observe que ce sont des relations affectives qui peuvent se mettre en place avec la sage-femme ; celle-ci pouvant, dans certains cas, jouer un rôle maternel : « Ma mère est partie et la sage-femme m’a aidée plus tard… Comme elle venait plusieurs fois dans la semaine, c’était comme un petit morceau de ma mère ».

 

Rôle de la personne significative

De manière générale on remarque que la perception négative du soutien social a un effet délétère sur le sentiment de compétence des mères surtout lorsque ce soutien provient d’une personne significative : « Ce qui m’a marquée c’est qu’on se sent vraiment ignorante comme nouvelle maman. C’est pour ça que lorsqu’on entend un conseil ou une explication, on croit que c’est comme ça et qu’il n’y a pas d’autres solutions ; surtout quand ça vient des sages-femmes parce que c’est notre référence. En plus si c’est présenté de manière un peu autoritaire, on pense qu’il n’y a pas d’autre option. Et puis d’autres soignantes disaient d’autres choses complètement différentes, c’est arrivé plusieurs fois. Alors on ne sait plus quoi penser et qui croire et on ne sait plus quoi faire. Mais c’est surtout parce qu’on attend beaucoup des sages-femmes ».

 

 

Les stratégies de coping et le sentiment de compétence

Dans le post-partum précoce, les femmes utilisent majoritairement des stratégies de recherche de soutien social. Dans cette période, les femmes déplorent de devoir mobiliser leurs propres ressources. C’est ainsi qu’une femme s’exprime : « Donc c’était énervant de devoir moi, tout le temps organiser mes demandes et la gestion de l’alimentation de mon bébé alors que j’aurais aimé qu’on me dise ce que je devais faire ».

Dans le post-partum à domicile on relève que pour les événements qui les concernent (comme leur santé) les femmes utilisent majoritairement des stratégies évitantes et de minimisation : « Pour ce problème de fuite urinaire on verra si ça continue. C’est pas très grave en soi. Je sais pas bien comment le prendre, si c’est encore normal. J’ai bientôt une visite chez le gynécologue, on verra. ».

Les femmes ont également tendance à enjoliver la réalité et à minimiser le mal être dans lequel elles se trouvent « Je ne réagissais pas très bien dès que j’étais fatiguée, il y avait aussi un peu de blues, évidemment. Bon ça c’est normal. L’important c’est qu’elle aille bien…Mais bon je ne savais pas trop si le fait de pleurer tout le temps c’était normal et si ça fait partie du baby blues… A partir de quel moment il faut s’inquiéter et c’est en train de virer sur la mauvaise pente. Mais bon je ne voulais pas tout de suite me jeter sur de l’aide… ça c’était un peu difficile à gérer. ». On observe également que le choix des stratégies dépend de la perception des événements et de la perception du soutien social. En effet les mères ont tendance à adopter des stratégies passives si elles ont le sentiment de ne pas contrôler la situation et lorsque les mères n’ont pas un soutien social satisfaisant elles adoptent plus généralement des stratégies centrées sur les émotions.

 

 

Discussion

Événements stressants

Influence de la nature des événements sur le sentiment de compétence

Plusieurs recherches mettent en évidence le lien entre stress perçu et santé psychique de la mère ainsi que son sentiment de compétence (Good et al., 1990 ; Nakku et al., 2006 ; Sayil et al., 2006 ; Terry et al., 1996). Néanmoins on peut observer que ces recherches utilisent des échelles de mesure de stress générales sans lier les événements au stress perçu. Or les résultats de notre recherche montrent que tous les événements n’ont pas les mêmes répercussions sur le sentiment de compétence. Ce sont l’allaitement et le rythme et les pleurs du bébé qui sont les événements ayant le plus de répercussions sur le sentiment decompétence des mères.

 

La perception des événements liée aux représentations

D’après les résultats de cette recherche, la perception des événements est fortement influencée par les représentations que les mères ont vis-à-vis des événements de la naissance. D’autres études rejoignent ce résultat et mettent en évidence l’influence des représentations vis-à-vis des pratiques de santé (Jodelet & Ohana, 2000 ; Mayes & Leckman, 2007). La recherche de Mayes (2007) suggère que les représentations mentales de l’expérience de parentage du nourrisson contribuent au développement d’un trouble dépressif important si les mères ont l’impression d’être en décalage par rapport à leurs représentations.

Ceci est particulièrement important et laisse transparaître un champ d’action puissant. Un travail sur les représentations, pourrait être un moyen intéressant pour aider les mères et plus largement les couples à faire face aux différents événements et à s’ajuster au mieux.

 

 

Soutien social

Les résultats de notre recherche montrent que la satisfaction du soutien social semble avoir un impact très important sur le sentiment de compétence tout comme le montre la littérature (Howell et al., 2006 ; Haslam et al., 2006).

Les sages-femmes : des personnes de référence

Le soutien social est d’autant plus important que les modèles de références manquent aux jeunes mères pour renforcer leur sentiment de compétence. En effet concernant leur propre mère voire leur grand-mère, si les jeunes femmes les citent souvent, elles reconnaissent qu’il est difficile de s’y comparer et d’en prendre modèle. D’autre part l’expérience des autres mères (comme par exemple les voisines de chambre) n’est pas toujours perçue positivement et ne peut pas servir de référent.

Les jeunes mères comptent alors beaucoup sur les professionnels et en particulier sur les sages-femmes. Pourtant une étude évaluant le soutien social du personnel de la maternité (Salonen et al., 2009) montre qu’il n’y a pas de corrélation statistiquement significative avec l’auto-efficacité parentale. Néanmoins cette recherche ne fait qu’une évaluation à 1 semaine du post-partum ce qui limite les conclusions. Les résultats de notre recherche montrent, quant à eux, que pour les mères, les sages-femmes sont des personnes significatives. Cette notion semble être un élément crucial quant à l’impact et au rôle du soutien social.

De manière générale la valeur donnée à la personne semble jouer un rôle important vis-à-vis du sentiment de compétence comme le souligne Bandura (2003). Une autre recherche renforce cet aspect (Dennis & Ross, 2006) en montrant que les symptômes dépressifs à 8 semaines post-partum sont augmentés par une perception basse d’un soutien de la part des personnes significatives.

Besoin d’une information éclairée et argumentée

De plus les mères primipares n’ont pas la possibilité de se référer à d’autres situations similaires puisqu’elles vivent cet événement pour la première fois. De ce fait les mères se sentent très vulnérables et peu compétentes dans leur rôle. Les informations reçues semblent alors rassurer les mères. Néanmoins concernant ce soutien informatif, les mères font clairement la différence entre un soutien éclairé et argumenté et un soutien directif et normatif. Cette nuance n’est jamais évoquée dans la littérature.
Pourtant pour les mères cette distinction est fondamentale. Une information rigide et directive entraine le sentiment d’être infantilisé et semble empêcher toute adaptation aux situations. De plus, si l’information est contradictoire, les mères sont désécurisées et leur sentiment de compétence est fortement abaissé. Les mères relèvent l’importance de baser l’information sur des notions scientifiques partagées et éprouvées plutôt que sur des savoirs individuels et idéologiques.

Le soutien émotionnel et d’estime : composantes essentielles pour développer une sécurité affective

Les mères ont également besoin d’être valorisées et reconnues dans leur rôle, en particulier de la part des personnes significatives. C’est également ce que relève l’étude de Glazier (Glazier et al., 2004). Comme nous l’avons vu dans les résultats, les mères recherchent un renforcement positif de la part des sages-femmes concernant leurs prises de décision. Néanmoins, le soutien de leur décision n’entraine pas systématiquement un sentiment de compétence, en particulier, lorsque ces décisions vont à l’encontre de leurs projets de départ ou de leurs représentations. Par contre le feed-back négatif de la part des sages-femmes et le manque de soutien émotionnel et d’estime ont un effet très délétère et abaissent le sentiment de compétence des mères, conclusion que l’on retrouve également dans d’autres recherches (Dennis et al., 2004, 2007 ; Xie et al., 2009).

L’adéquation du soutien social : un équilibre entre moment de la naissance, type de soutien et source

On relève que la satisfaction dépend de l’adéquation entre le type de soutien et les différents événements à un moment donné. En fait, suivant le moment de la naissance et les événements rencontrés, le soutien social répond plus ou moins aux besoins des mères.

C’est ainsi que l’on remarque que dans la période prénatale le soutien informatif est attendu ; lors du post-partum précoce, c’est le soutien émotionnel et d’estime qui est le plus adéquat et les sages-femmes jouent un rôle prépondérant. Lors du post-partum à domicile c’est le soutien matériel qui est apprécié en particulier de la part des proches. Il semble donc essentiel de prendre en compte les différentes étapes de la naissance ; celles-ci correspondant à des besoins différents. De plus les femmes relèvent le besoin d’avoir des informations concomitantes aux événements, en effet elles ont beaucoup de mal à se projeter dans des événements futurs.

 

 

Adéquation des stratégies de coping :

D’après la littérature, les stratégies centrées sur le problème sont plus adéquates et permettent une meilleure adaptation aux situations rencontrées. Les stratégies centrées sur le problème permettraient aux mères de baisser le taux d’anxiété et favoriseraient le sentiment de compétence (Van Bussel et al, 2009).

Les résultats de notre recherche mettent surtout en évidence que la perception du soutien social et la perception des événements influencent les stratégies de coping et que leur adéquation dépend de l’interaction de ces différents facteurs. En effet comme nous l’avons vu dans l’exemple de l’entretien (E6), les stratégies évitantes seront privilégiées si les mères n’ont pas suffisamment d’éléments tangibles pour évaluer l’événement et si elles ne peuvent pas compter sur un soutien répondant à leurs incertitudes.

 

 

Conclusion et perspectives de recherche

Le sentiment de compétence parental est en lien étroit avec le bien-être psychique et la construction de la parentalité.

Les résultats de cette recherche montrent que les mères sont confrontées à de nombreux événements perçus comme stressants lors de la période du postpartum ce qui les fragilise particulièrement. Ce stress peut avoir des répercussions sur le sentiment de compétence des mères bien que tous les événements n’aient pas le même impact sur celui-ci.

Nous avons constaté que les outils spécifiques au stress perçu en périnatalité manquent, ce qui limite les résultats de la littérature. Le développement d’une échelle liant les événements périnataux au stress perçu pourrait permettre une compréhension plus fine des phénomènes.

Nous relevons également que le soutien social peut avoir une forte influence sur le sentiment de compétence des mères : lorsque la perception de celui-ci est négative il y a une baisse du sentiment de compétence. On remarque en particulier que les soignants, et particulièrement les sages-femmes, sont des personnes significatives pour les mères qui attendent beaucoup de leur part. Leur écoute empathique est alors essentielle pour permettre aux mères d’acquérir un sentiment de compétence. De plus si les propos sont contradictoires entre les soignants, les mères se sentent désécurisées et on observe une baisse de leur sentiment de compétence.

C’est donc un levier primordial à prendre en compte dans l’élaboration du sentiment de compétence parental sur lequel les professionnels peuvent avoir une prise importante.

L’adéquation du soutien social dépend donc du type de soutien, de la source de celui-ci et de la valeur donnée à la personne qui dispense ce soutien et on constate que les échelles existantes actuellement n’incluent pas toutes ces dimensions. C’est pourquoi de nouveaux outils devraient être développés pour prendre en compte ces différentes notions.

Les stratégies de coping élaborées par les mères ne sont pas spécifiques à chaque mère mais elles semblent être en lien avec l’évaluation que la mère fait de la situation et de la perception qu’elle aura du soutien social.

Tous ces résultats nous montrent que l’impact du stress, le rôle du soutien social et du coping sur le bien-être maternel, ne peuvent pas être abordés de manière linéaire et simplifiés. C’est donc à travers un modèle complexe et transactionnel que d’autres investigations devront être menées.

 

 

Perspectives pratiques

A la suite de ces conclusions, des perspectives pratiques se profilent. Il s’avère important de :
– privilégier le soutien social émotionnel et d’estime dans la période du post-partum précoce (puisqu’on a vu que cela contribue à développer une sécurité affective, nécessaire au sentiment de compétence),
– mettre en place une structure de soutien matériel dans le post-partum à domicile (puisque l’état physique et en particulier la fatigue, interviennent fortement dans le sentiment de compétence),
– privilégier l’information concomitante aux événements,
– axer les actions éducatives sur l’allaitement et les comportements de l’enfant (en effet ces événements ont des répercussions importantes sur le sentiment de compétence des mères),
– baser l’information sur des données scientifiques partagées (ceci éviterait les propos contradictoires),
– inclure un travail sur les représentations et les attentes des mères lors des actions éducatives,
– privilégier les feed-back positifs en particulier de la part des sages-femmes.

 

 

 

RECHERCHE EN SOINS INFIRMIERS N° 106