Aide-soignant, un « beau métier, très humain » qui manque cruellement de candidats

Organisme Datadocké
  • Handicap moteur
  • Handicap auditif
  • Handicap mental/pychiques
  • Handicap visuel
Certifié Qualiopi, action de formation Publié le par chez Proformed . Modifié le

Pays-de-la-Loire : Aide-soignant, un « beau métier, très humain » qui manque cruellement de candidats

Dans un Ehpad de Blaye.

Dans les Pays-de-la-Loire, conseil régional et ARS tentent de se mobiliser pour « revaloriser » ce métier à forts besoins de recrutement.

 

Article de Julie Urbach pour 20 minutes

(photo : Dans un Ehpad de Blaye. — S. Pouzet/SIPA)

Avec les départs à la retraite et le vieillissement de la population, les besoins de recrutements en aide-soignants sont très forts dans les Pays-de-la-Loire.

Les conditions de travail difficiles et le manque de reconnaissance peuvent expliquer cette crise des vocations.

Ceux qui y aspirent parlent d’un « beau métier, très humain, où l’on donne autant que l’on reçoit ». Pourtant, ils sont de moins en moins nombreux à vouloir l’exercer. En France, et particulièrement en Pays-de-la-Loire où le taux de chômage est l’un des plus faibles, les aides-soignants manquent à l’appel. A tel point que la région et l’Agence régionale de santé ont formalisé un partenariat pour tenter de « revaloriser le métier ». Une grande campagne de communication sera bientôt lancée.

Il faut dire qu’il y a urgence. Dans la région, sur les 25.000 aides-soignants qui exercent dans les hôpitaux, Ehpad ou encore à domicile, 3.500 partiront à la retraite d’ici à 2023. « Il va falloir les remplacer tout en répondant au vieillissement de la population, détaille Jean-Jacques Coiplet, directeur de l’ARS. Actuellement, les établissements peinent à recruter. Les formations sont remplies, mais il y a de moins en moins de candidats [2.971 cette année, contre 6.138 en 2015]. » La région a récemment voté la gratuité des formations, aménage de nouveaux centres sur le territoire, qui proposeront 200 places supplémentaires par an.

Etre utile, malgré des conditions de travail difficiles

Abel, lui, a réussi le concours d’admission. Le jeune homme, en formation (10 mois en parcours classique ou 18 mois en alternance), apprécie particulièrement « le relationnel ». « Quand on part au travail, on se dit que l’on va être utile, insiste cet ancien serveur. Etre aide-soignant c’est accompagner une personne vulnérable dans son quotidien, la toilette mais aussi la promenade, soutenir la famille, travailler en équipe… Il y a aussi des points négatifs, bien sûr, comme les horaires discontinus qui causent parfois de très longues journées. »

Si l’engagement est sincère chez ceux qui se lancent, le constat semble moins rose chez les soignants plus expérimentés. Rythme, pénibilité, sous-effectifs… Les dysfonctionnements et difficultés sont fréquemment dénoncés, alors qu’une nouvelle mobilisation des personnels des Ehpad a eu lieu mardi. « Les conditions de travail se sont dégradées avec l’augmentation du nombre de patients et la hausse de la dépendance, assure Vincent Mével, secrétaire adjoint du syndicat CFDT santé-sociaux 44. Les collègues sont usés, ont sacrifié leur vie de famille sans faire de vagues, ce que n’accepte plus la nouvelle génération. La seule façon de changer la donne est que l’on augmente enfin les salaires (environ 1.400 euros nets en début de carrière, 2.000 à la fin), et que l’on améliore les effectifs et les équipements. »

 

Comment revaloriser le métier ?

Sur ces questions, la présidente de la région Christelle Morançais a indiqué sa volonté d’écrire à la ministre de la Santé afin de lui demander une valorisation du métier pour qu’il passe « du niveau brevet au niveau bac », et que le salaire suive. Au sujet des conditions de travail, l’ARS a indiqué avoir mis en place un « pacte en faveur des Ehpad » pour les 550 établissements de la région, à hauteur de 37 millions d’euros. Une enveloppe qui permettra la mise en place d’un observatoire de la qualité de vie mais aussi l’installation de rails plafonniers dans les chambres, un outil précieux pour déplacer les patients et ainsi alléger la charge du personnel.

« Au-delà des moyens, c’est la société qui doit porter un autre regard sur ce métier ouvert à tous, quel que soit son âge ou son niveau de qualification, continue Catherine Le Boulaire, directrice du Centre de perfectionnement du personnel soignant à Rezé, qui reçoit 48 élèves. Le milieu est très hiérarchisé, c’est vrai, mais chaque maillon est important. L’aide-soignant est celui qui repère l’état clinique d’une personne, fait preuve d’un réel sens de l’écoute et du contact, sait s’adapter en permanence… Autant de qualités qui sont très peu valorisées. »